samedi, mai 05, 2007

Google et éditeurs: "je t'aime - moi non plus" - Netvibes Universe bientôt dans la saga?

Après leur récente seconde victoire en justice, certains éditeurs belges font aujourd'hui volte-face et veulent rentrer au bercail de Google. Pourquoi? les derniers chiffres Hitwise semblent nous apporter une réponse...

En effet, ces éditeurs belges avaient obtenu en février 2007 le retrait de leurs articles dans Google News. Il y a 8 mois , après décision de justice, Google les avait déjà retirés de son "grand" index.

Maintenant, certains veulent au moins revenir dans le "grand" index (avec interdiction pour Google de garder des copies du contenu dans son cache): un accord vient d'être trouvé pour la réintégration dans cet index mais pas de solution à ce moment pour Google News.

Cela me donne l'occasion d'un épisode supplémentaire dans la saga entre ces protagonistes!

A l'occasion du rachat de Doubleclick par Google, j'écrivais que la dépendance financière nouvelle créée par cette acquisition (beaucoup de sites éditeurs utilisent les services publicitaires Doubleclick) allait augmenter la tension (cf. droits d'auteurs, Google Books, Google Print Ads) dans la relation entre Google et ces éditeurs déjà forte autour de Google News auquel ils veulent interdire l'utilisation de leur contenu même si son effet "booster" est indéniable.

Eh bien, les statistiques récemment publiées par Hitwise montre que la dépendance entre les éditeurs croît encore: le graphique ci-dessous montre que Google leur fournit 30% de trafic en plus qu'il y a un an.

Sa fonction de "routeur" (massif) du trafic sur Internet devient donc toujours plus vitale pour les sociétés de médias qui vivent de l'équation:

++trafic --> ++publicité --> ++revenus

[Note: même si les chiffres des sociétés comme Hitwise, Comscore, Nielsen, etc... sont mise en doute par l'Internet Advertising Bureau, j'accorde personnellement une bonne confiance aux variations relatives des chiffres fournies par ces sociétés: même si la méthode n'est pas idéale, elle est utilisée de manière constante, donc les variations relatives des chiffres produits sont des valeurs relativement fiables}

Les conséquences:
  • à posteriori, on comprend ainsi mieux le récent deal avec AFP après le long procès (réglé à l'amiable): l'agence ne pouvait pas priver ses éditeurs-clients de ce trafic. Elle a même favorisé un arrangement qui leur permet de recevoir le trafic résultant du placement de contenu AFP propre dans les résultats organiques de Google.
  • le retournement des éditeurs belges d'aujourd'hui s'explique aussi ainsi: après avoir été très fier de leur victoire en justice, certains retombent les pieds sur terre: si Google ne "phagocyte" plus leur trafic, ils doivent de leur côté perdre pas mal de trafic donc de revenus... Ils veulent donc "rentrer au bercail"! Le Monde a une épouq avait fait le même aller-retour en volte-face.
Cette histoire "amour-haine" aura encore de multiples péripéties: c'est une manifestation de la guerre pour notre attention de consommateur (de toute façon limitée à 24 heures par jour...) qui se fait toujours plus dure car ses impacts financiers sont énormes!

PS: ceux qui ont tout compris dans cette "guerre pour l'attention", ce sont les spécialistes de la page personnelle comme Netvibes, PageFlakes & co qui en font un max pour garder le contact avec nous à travers le contenu généré par d'autres (à grands frais). La récente annonce Netvibes Universe est - à mon avis - une superbe tactique de coopération-invasion de Netvibes face aux éditeurs. "Gagnant-gagnant" au début mais ensuite? Un tel service Netvibes Universe comme Google News (ou iGoogle) ne nous déshabitue-t-il pas encore un peu plus d'aller "instinctivement" vers les sites médias ? Des réactions épidermiques des éditeurs contre Universe des éditeurs?....

Source:
blog Media & Tech (par didier durand)